AMAP
de la Goutte d’Eau

Lettre d’Alimea mai 2011

jeudi 23 juin 2011 par Francine

Bonjour, enfin !

Quelques tuiles personnelles cumulées à énormément de travail + de la vie associative locale et voilà tout le mois d’avril qui a filé sans me laisser l’énergie de vous écrire le courrier de lien.

Et pourtant, avec tous ces pomelos que nous vous envoyons, j’ai dans l’idée depuis des lustres de faire une page sur ce fruit magnifique.

Nous sommes en pleine saison de floraison : dans les arbres qui n’ont pas encore été récoltés, les fruits sont enfouis dans la nouvelle pousse vert clair et couverte de fleurs au parfum entêtant. D’ici peu les petits fruits de la récolte à venir (2012) voisineront avec ceux, issus des fleurs de 2010 que nous finirons de cueillir en juillet.

Car la récolte ne s’arrêtera pas avec la dernière cagette de mai : Nous avons à ce jour récolté les deux tiers de la production de pomelos. Tous les vergers sont mûrs et les pomelos attendent sur l’arbre d’être récoltés puis expédiés. La récolte alterne au plus juste entre les producteurs et je revois en permanence estimations et scores de récolte afin de ... répartir le risque le plus équitablement possible. C’est en effet la période où nous souhaiterions être près de la fin de récolte car d’ici quelques semaines la cératite va commencer ses cycles de reproduction successifs et prendre sa part sur les fruits d’été. Nous n’allons pas tarder à poser des pièges en nombre dans les arbres qui portent encore leurs fruits pour lutter préventivement contre cette belle mouche aux yeux bleus : en tentant d’éliminer les premières arrivées pour éviter leur pullulation. Il s’agit de boitiers plastiques jaunes (couleur attractive pour cet insecte) dans lesquels sont placés un attractif alimentaire + un insecticide. Ces pièges que nous utiliserons pour la 3ème année sont beaucoup plus efficaces que les plaques jaunes collantes qu’ils ont remplacées (non réutilisables, moins spécifiques ... et très vite saturées par la poussière et les captures de papillons, coccinelles et autres hôtes des vergers). C’est le premier système utilisable contre la cératite en agriculture biologique avec un assez bon niveau d’efficacité. Et sans impact sur les insectes utiles, ce qui est aussi apprécié.

Comme tous les mois de juin, on va quand même aussi croiser les doigts de ne pas se trouver face à une invasion : ingérable en bio, elle se solderait par l’abandon de la fin de récolte, lorsqu’une trop grande part de fruits sont touchés.

Nous avons déjà vécu ce genre d’été catastrophique. La pilule était d’autant plus amère que les pomelos étaient déjà mûrs bien avant l’éclosion des cératites mais n’avaient pas été vendus à temps. Alors qu’il suffirait que les grossistes bio jouent tous le jeu de l’approvisionnement de proximité pour éliminer cette épée de Damoclès installée chaque fin de printemps au-dessus de nos têtes, en nous permettant simplement de terminer plus tôt. Mais Il n’y a plus une semaine où nous ne soyons mis en concurrence : Nous commençons la saison du pomelo "face aux" pomelos d’Israël, d’Italie et d’Espagne et nous la finissons "face aux" pomelos d’Afrique du Sud et du Mexique. Bio mais certes peu écologiques : chaque fruit en provenance de l’hémisphère sud a parcouru 10 000 km avant d’arriver !

Bon ! mais je crois que je vous ai déjà parlé des marchés sur la dernière lettre avec mon anecdote du pamplemoussier blanc unique. C’est vrai que l’économie des agrumes, c’est notre pain quotidien, nos regrets et nos espoirs. Regrets que les vergers de citronniers et d’oranges soient devenus si rares en Corse, espoir de pouvoir revenir à plus de diversité à chaque mois car notre climat le permet si on sort du système de l’économie de la concurrence. Le mois de mai clôture pour nous la deuxième saison AMAPienne, avec un nombre de familles destinataires qui a grossi depuis la toute première saison 2009-2010.

Même si les arbres ne poussent pas si vite que des radis, les "nouveaux prix" des kumquats, oranges, citrons grâce aux AMAP ont abouti déjà à pas mal de remises en question., dans un sens encourageant : Chez la famille Dumont, qui avec l’installation du fils, Renaud, pense renouveler certains vieux vergers d’ici 1-2 ans avec des plantations sortant du couple clémentine / pomelo. Chez les Renucci. Chez les voisins aussi. Les choses peuvent bouger dans le verger de la plaine orientale corse. Augurri ! Nous verrons bien !

En attendant quelques idées pour profiter de vos pomelos :

Boisson : Une bonne alternative pour changer du simple jus et abandonner sodas industriels : ma recette basique et très simple à faire sur le modèle de la citronnade maison.

* Pamplemoussade minute : jus d’un pomelo, 2 cuillerées à soupe de sucre, compléter en eau pour 75 cl, c’est prêt. Eventuellement servir avec des glaçons. * Soda maison : procéder de même et mettre en bouteille en verre capsulée. Laisser à température ambiante pour quelques jours (l’idéal est de réutiliser les bouteilles à bouchon en céramique avec le joint de caoutchouc, de bière limonade ou autre) Le mélange va commencer spontanément à entrer en fermentation et se gazéifier naturellement. Lorsque "ça a pris" il suffit de conserver un fond dans la bouteille et de la remplir à nouveau : pour l’alimenter ; la gazéification se fait en 2 jours. Selon votre goût, ajouter quelques lamelles de zeste sans le blanc au mélange avant macération.

Salade : En vinaigrette : jus de pomelo, huile d’olive, sel + une pincée de poivre. Pour les salades vertes ou salade composées salade/avocat/pomelo pelé ou riz/tomate/poivron/pomelo/œuf :

Plat : Morceaux de pamplemousse poêlés dans leur jus en accompagnement d’un plat.

En marinade de viande blanche ou de poisson : Faire mariner des morceaux dans un mélange de jus de pamplemousse, d’ail et de piment fort. Egoutter et faire revenir, ajoutez la marinade et laissez réduire. Servir accompagné de salade avec une sauce composée de miel et de jus de pamplemousse que vous aurez réduite dans la poêle et de quartiers de pomelo pelés.

Dessert : Coupez le pamplemousse en deux sucrez-le et passez-le ensuite sous le gril quelques minutes avant de le servir.

Pour améliorer une salade de fruits : jus et zeste d’un pomelo, une cueillérée de miel, une pointe d’épices (selon les goûts cannelle et/ou gingembre, muscade)

en "orangettes"

* couper le zeste en longues lanières. pour enlever l’amertume commencer par blanchir (faire cuire 5-10 mn dans un grand volume d’eau bouillante) les zestes 2 fois en jetant l’eau de cuisson à chaque étape. Peser le zeste et préparer un sirop avec le même poids de sucre et de l’eau (prévoir un volume qui couvrira entièrement les zestes.) Cuire à feu très doux, vraiment le plus faible possible sans couvercle. Les zestes vont absorber peu à peu le sirop qui se concentre par évaporation. Plus la cuisson sera lente, meilleur sera le résultat. Surveiller la fin de cuisson pour éviter que les écorces confites ne caramélisent. Egoutter sur une grille et éventuellement finir de sécher au four à 50-80 ° ou en saupoudrant de sucre glace.

* Pour les "orangettes" au chocolat : plonger dans du chocolat fondu au bain marie et disposer sur du papier sulfurisé et placer quelques minutes au frigo.

Zeste confit pour vos recettes de cakes,sorbets maison, ... : même recette que les orangettes. Pour les conserver tout au long de l’année : après la fin de cuisson mettre les écorces en pots de verre et stériliser. Idéalement en petits pot qu’on peut ouvrir au fur et à mesure des besoins

Juste un mot, pour finir : Pensez à faire un bilan de saison avec le(s) référent(s) de votre groupe, c’est important pour nous d’avoir le retour de la saison !!! ET à la saison suivante car la remise en place de l’abonnement pour l’année suivante est à anticiper pour qu’elle soit bouclée sans trop de stress autour de la rentrée scolaire afin de permettre à Marie de pointer tous les envois collectifs de contrats et de chèques.

Il est tard, les vergers sont cachés, les guêpiers se sont tus, les merles aussi, le gecko du bureau est posté, faussement immobile sur ses pattes à ventouses. C’est l’heure du petit duc, le chant de la nuit corse, dans les villages et le maquis. Pour le partager, vous pourrez l’écouter sur : http://www.batraciens-reptiles.com/otus_scops.htm.

Cordialement,

Brigitte

lien vers les contrats 2011-2012


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