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de la Goutte d’Eau

Goutte d’Eau N°4 - octobre 2006

vendredi 6 avril 2007 par Olivier

Octobre 2006

Edito de la Présidente

un petit sujet de réflexion à engranger avant l’hiver !

L’engrais de mémé hors la loi

Par Laure NOUALHAT Libération 15/09/06 (extrait)

Faut pas pousser l’agriculteur dans les orties... Une aberration législative, débusquée dans la loi d’orientation agricole entrée en vigueur en juillet 2006, empêche la diffusion de recettes et de savoirs, naturels et ancestraux, destinés à protéger les plantes par les plantes. Et les défenseurs de l’agriculture bio sont en colère. Avec cet article, vanter les mérites des pesticides naturels deviendrait hors la loi ! Haro donc sur le purin d’ortie engrais superstar, l’eau de cuisson des patates désherbante et la fougère repousse-chenille... Ces produits ne sont pas homologués par le législateur alors qu’ils sont plébiscités par les jardiniers, amateurs ou non, depuis des générations.

Après la vente de purin d’ortie, c’est l’information qui est interdite

04-09-2006 (sur le site http://www.terran.fr)

Rappelez-vous, nous sommes en septembre 2002, une action du directeur départemental de la répression des fraudes du Maine-et-Loire concourt à mettre la vente de purin d’orties, en France, hors-la-loi. Un des emblèmes et outils de l’agriculture biologique se trouve donc commercialement banni. Toutefois, si le purin d’orties est interdit à la vente depuis cette date, ni le fait de communiquer sa recette, ni son utilisation ne sont concernés… ou plutôt n’étaient concernés !

En effet depuis le 1er juillet 2006, un décret empêche de fournir, par quelque moyen que ce soit, des recettes de produits naturels non-homologués. Ainsi, le simple fait de communiquer publiquement :

  • que l’eau chaude est un bon désherbant pour les allées ;
  • que de simples feuilles de fougère éloignent les chenilles des choux ;
  • la recette séculaire du purin d’ortie. … peut valoir une condamnation à 2 ans de prison et 75 000 euros d’amende, à l’auteur.

Au regard de l’aberration d’un tel décret, si personne n’a vraiment cru à l’application effective de ce texte, l’action menée jeudi dernier, par des services de l’Etat chez un paysagiste/conférencier promoteur de techniques agricoles alternatives montre que l’Etat entend faire appliquer ce nouveau décret. En effet, les représentants de l’Inspection nationale des enquêtes de concurrence, de consommation et de répression des fraudes et le Service régional de la protection des végétaux de l’Ain auraient saisi chez Eric Petiot des cours destinés à ses stagiaires ainsi que des données informatiques, le tout sans mandat… Par ailleurs, l’intéressé se serait vu interdire d’aller récolter avec ses stagiaires des plantes sauvages dans la nature dans le but de les utiliser pour des préparations visées par le décret.

Aujourd’hui, il est donc désormais interdit de faire référence et de transmettre des savoirs et traditions populaires séculaires, en fait notre héritage à tous.

Dès lors que penser de la liberté d’expression qui prévaut en France, état démocratique ?

Aussi, pour Bernard Bertrand, porte parole de l’association des Amis de l’ortie, ’L’intervention des pouvoirs publics jeudi dernier est, à n’en pas douter, la première d’une longue série si une mobilisation rapide ne vient pas mettre un frein à cette nouvelle vague répressive’.


Goutte d’Eau N°4

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