AMAP
de la Goutte d’Eau

Essaimage en Bulgarie, le retour

jeudi 23 juillet 2009 par Francine

Article de Ouest France de Xavier Bonnardel paru le 20 juillet

Les paniers fermiers de l’Anjou poussent à l’Est

Connues pour leurs paniers de produits fermiers, les Associations pour le maintien de l’agriculture paysanne n’ont pas de frontières. Bulgares et Estoniens sont venus voir comment ça marche.

Les Amap ont le vent en poupe. Les Pays de la Loire comptent une petite centaine d’associations pour le maintien de l’agriculture paysanne, principalement localisées en Loire-Atlantique (55 Amap) et dans le Maine-et-Loire (22 Amap).

Les consommateurs et les agriculteurs adhérents sont liés par un contrat de parrainage : les agriculteurs produisent en respectant une charte de qualité (ni engrais chimique, ni pesticides de synthèse, élevage extensif...) ; les consommateurs paient à l’avance pour sécuriser le revenu du producteur. Ils se relaient pour confectionner et distribuer les paniers fermiers dans un local.

Les Amap n’ont pas de frontières. À quinze jours d’intervalle, des consommateurs et des agriculteurs d’Estonie et de Bulgarie sont venus voir fonctionner les Amap de l’Anjou pour semer chez eux les graines de l’agriculture paysanne. Les Bulgares Tanja, Lalka et Vanja ont dégusté des fromages de chèvres, assisté à la distribution de paniers, rompu le pain bio à la sortie du fournil, arpenté les serres d’un maraîcher bio.

Elles ont visité l’élevage de volailles d’Alain Chazerault, au Voide (Maine-et-Loire). À 51 ans, il remplace progressivement la production de ses trois poulaillers industriels par une production de volailles fermières en conversion bio. « J’abats moi-même les volailles. Je maîtrise toute la chaîne, du poussin au poulet prêt à cuire de deux kilos. Je le vends à des gens que je connais. C’est très motivant pour produire de la qualité. »

Embryon d’Amap à Sofia

C’en sera bientôt fini des volailles tassées par milliers dans un espace confiné. « Pour faire tourner mon élevage industriel, j’ai à la banque un encours de 80 000 €. Ce prêt de trésorerie sert à acheter à la coopérative les poussins et l’aliment. Avec l’Amap, les consommateurs préfinancent ma production en me versant un acompte de 50 % au démarrage de chaque bande. Je n’ai pas à emprunter à ma banque. »

Les poulets cou nu s’abritent dans des chalets de bois. Les plus intrépides se perchent dans les arbres. Ils picorent les céréales bio cultivées sur l’exploitation, engraissent à leur rythme pendant 140 à 150 jours avant de régaler les 110 familles de deux Amap. « Alain, on l’a vu revivre. Il pratique maintenant une agriculture en harmonie avec ses convictions », commente Francine, de l’Amap de la goutte d’eau.

La petite délégation bulgare est conquise. Tanja milite au sein d’une association pour une alimentation saine et locale. Sous son impulsion, un embryon d’Amap a vu le jour à Sofia. Une trentaine de familles bénéficient des paniers de légumes provenant de la ferme de Lalka. « Notre objectif est de passer à 80 familles et de diversifier nos paniers avec des laitages, de la viande, du pain. »

Mais ce n’est pas facile. Les supermarchés ont poussé comme des champignons sur les décombres du régime communiste. Ils étouffent la vente directe. Habitués à des légumes calibrés, les consommateurs bulgares ne pardonnent pas les imperfections esthétiques des légumes bio. « Les gens chez nous n’ont pas encore pris conscience de la nécessité de soutenir une agriculture locale pour une production plus saine et respectueuse de l’environnement. Nous travaillons pour que ça arrive. »

Xavier BONNARDEL. l’article


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