mardi 8 mai 2007 par Francine
Toute la famille a adoré la balade au milieu des pommiers. Que de choses passionnantes avons-nous apprises ! La leçon du professeur Bertrand nous a permis, entre autre, d’enregistrer de nouveaux mots et de faire connaissance avec de nombreuses petites bêtes, utiles ou non. Nous attendons d’ailleurs avec impatience le compte-rendu sur le ouaibe de l’AMAP, afin de nous réapproprier les mots compliqués avec des "y" et des "ph" partout, histoire de crâner dans les soirées... !!!
Nous avons pu appréhender les difficultés et les contraintes du métier, les années avec, les années sans, et ce même si Bertrand nous a laissé croire un court instant qu’il ne faisait que regarder profiter les pommes !!!
Bien retenue également la leçon sur le "tapage" (ou le frappage ?), et la petite ruse arithmétique pour compter les insectes.
Louise a adoré l’observation des bestioles et s’est attendrie sur les oisillons (une première, les voir si près !).
Ennio a trouvé son bonheur dans le tilleul de Gabriel, qu’il n’a quasiment pas quitté de l’après midi (le tilleul, pas Gabriel !). Les poèmes de Gabriel justement, quelle belle idée cette pause surprise, contée et ombragée !
Pour finir : le goûter était délicieux, intégralement confectionné avec les produits de l’AMAP, nous avons pu échanger recettes et conseils, mis en application illico presto, et Bertrand nous a expliqué la composition exhaustive du jus de pommes... Mais chut… !
Voilà, tout cela était instructif, culturel, ludique, familial, gastronomique et bucolique…
Vous savez quoi ? Vivement septembre : tartes, compotes, et pommes cuites à la cannelle nous manquent déjà !
Au fait : qui est donc cette personne célèbre enterrée à Jarzé ???
"Daphné Olivier Chasson Raveneau
Louise et Ennio"
Jolie balade bucolique dans le "bocage" baugeois, au creux des chemins ancestraux, que Bertrand, notre hôte, avait fauchés de près pour notre plus grand confort des pieds et plaisir des yeux.
On a flâné à travers les prés, le long des haies et dans le Petit Bois au pied d’une drôle de tour, vestige des agapes des anciens maîtres des lieux.
Bertrand nous a présenté le noyer solitaire qui délimite bien son terrain et qu’il refuse d’abattre, la ligne d’arbres qui borde le ruisseau recalibré qu’il doit défendre contre le nettoyage radical et définitif d’un nostalgique de remembrement efficace...
On a levé des lièvres, des papillons, des chenilles vertes qui faisaient du saut à l’élastique sous les chênes. Ca sentait bon, l’air était chaud, un beau mois de "juillet" !!!
Et au milieu de ce petit paradis de calme et de verdure, il y a les vergers de Bertrand.
C’est donc là qu’il officie, qu’il trime, qu’il négocie avec ou contre les p’tites bêtes : asticots de tous poils, gent ailée de toute envergure.
Il est aux aguets, not’ gars ! Il sait d’un coup d’oeil reconnaître leur passage : des feuilles enroulées, un petit tas de sciure agglutinée, une fleur qui reste fermée...
Par ici, une petite pulvérisation de purin d’ortie de trois jours, par là un petit coup de poudre de soufre... L’avenir de "nos" pommes est entre bonnes mains.
Ainsi va la vie de Bertrand l’arboriculteur, sous le regard des mésanges et le chaud soleil d’avril. Merci de nous en avoir fait partager un petit bout.
Dominique
14h, Bertrand nous accueille à l’entrée de son domaine pour une balade dans les environs, à l’ombre de préférence. Vieux chemins encaissés, entretenus par ses soins, néfliers en fleurs, aubépine odorante, la blanche et la rose, un lièvre détale presque dans nos jambes, conversations tranquilles, observation des plantes « sauvages », une chenille, telle une araignée descend de son chêne et se balance dans les airs au gré du vent. Clic clac, photo
15h, D’autres Amapiens arrivent pour la visite spécifique des vergers. Première grosse surprise : de l’herbe partout ! Un gazon vert entre les rangées de pommiers, des herbes hautes et fleuries entre les troncs, chacune d’elles ayant un intérêt pour la bonne santé des arbres ou de la terre.
Deuxième grosse surprise : des bestioles partout, le lièvre encore et les chenilles, les processionnaires et les autres,
Des abeilles dans leurs ruches que papa Denis a déposées au début du printemps, des abeilles qui ont fait leur travail de pollinisation. Qui goûtera le miel aux fleurs de pommiers l’automne prochain ?
Des mésanges dans leurs maisons installées par papa Bertrand à l’entrée de chaque ligne de pommiers, des petits becs jaunes piaillant un plat de vers ou de chenilles que les parents vont chercher – où ça donc ?- dans les pommiers évidemment !
Des vers justement gros comme le petit doigt et dodus à souhait (notre future nourriture dans une trentaine d’années ?)
Ceux-là, les zeuzères sont capables de tuer un arbre ! Et des minuscules, des volants, des rampants que l’on découvre quand Pan ! Pan ! Pan ! Bertrand, armé de sa batte enturbannée, les fait tomber sur une planche garnie d ’un linge blanc. 11 fois 3 coups – comptage des bestioles, les utiles et les nuisibles – multiplication par 3 et voilà le % des animaux habitant les pommiers – facile et imparable.
17h, C’est Gabriel qui nous rejoint, Gabriel le conteur, Gabriel le poète, Gabriel le propriétaire qui nous dit son pays, sa ferme, son bonheur à l’ombre du tilleul qu’il a planté au milieu de sa cour et qui abrite sa sieste quotidienne.
18h, retour près du tilleul justement pour les dernières explications puis apéro, cidre et jus de pommes. Partage de recettes :
Non ! Pulvérisez sur les arbres. Vous aurez un excellent insectifuge à ne pas confondre avec un insecticide ( la préparation le devient au-delà de 5 jours de macération)
19h. Il faut quitter cet endroit chaleureux, riche, vivant, prometteur. Merci Bertrand et à l’automne prochain.
Francine
Savez-vous que pour être producteur de pommes : il faut en connaître un rayon en math et aussi être un pro de la batte de base ball ?
tu te promènes parmi les pommiers avec une batte, certes un peu protégée pour ne pas faire mal à l’arbre et un cadre avec un linge blanc tendu.
Frappe trois coups et le théâtre peut commencer !
Et constate : sur le cadre il y a du monde comme dans la vie : des bons et des mauvais mais, évidemment, tu ne comptabilises que les indésirables :
des qui se relèvent des deux bouts, des qui se tortillent tout le temps , des qui cherchent à fuir dès qu’ils sont repérés.....
Curieusement les bons sont en moins grand nombre et moins gros que les nuisibles.
Mais Bertrand à l’oeil, il retient, multiplie, divise, fait le pourcentage pour le traitement : huile de pin, huile blanche et un troisième ingrédient dont je ne me souviens plus.
Un autre fait marquant dans les pommiers : à chaque début de rang, une petite boîte y est accrochée avec une entrée ronde : une maison de la naissance pour mésanges. Si tu soulèves le couvercle, une demi-douzaine de becs jaunes, grands ouverts, attendent le retour de leurs parents avec les provisions de bouche.
Bertrand a voulu nous faire goûter un « Zeuzer » qu’il avait repéré dans un pommier. Après avoir ouvert la branche, il a délogé la nourriture ! mais pas d’amateur pour l’apéro : il faut être fou pour manger ça sauf dans les émissions débiles de la Une.
Eliane
Je ne me doutais pas que le pauvre Bertrand passait ses journées à se battre contre les zeuzères, les pucerons de toutes les couleurs, les chenilles et j’en passe, et qu’il n’avait le droit pour tout ça qu’à un tamis, un petit bâton, l’aide des mésanges, des petits insectes et du parfum de mouches femelles ;
Cette lutte est vraiment trop injuste !
A partir de maintenant, quand je trouverai un ver dans une de ses pommes, c’est décidé, je venge Bertrand : je bouffe le ver !
Olivier