AMAP
de la Goutte d’Eau

La ferme de François Touchet

samedi 15 décembre 2007 par Marylène

En 1976, François s’installe autour de sa maison sur 25 ha morcelés (en location).

Il fait alors l’acquisition progressive des terrains sur le lieu de l’actuelle stabulation qui est construite en 1980 .

La dernière parcelle achetée (qui était enclavée dans les autres parcelles) est acquise en 2000 (celle du trèfle rouge semée cette année).

Cela représente un ensemble de 40 ha d’un bloc entourant la stabulation, gros avantage pour le déplacement des bêtes entre les parcelles. Les terrains autour de la stabulation sont partagés en parcelles de 2 ha sur lesquelles les bêtes « tournent » ; elles y restent environ 1 semaine. Sur les terrains non pâturés, François récoltera le foin pour l’hiver.

D’autres terrains sont dispersés dans la vallée et sont utilisés en prairies ou en culture. Au total, une ferme de 107 ha. : 70 pour les animaux, 35 pour les céréales 1 ou 2 ha pour les pommes de terre.

Le troupeau

François élève des Limousines, spécialisées dans la production de viande, d’une bonne rusticité et surtout capable de vêler sans problèmes. Le troupeau compte environ 120 bêtes (40 mères et leurs petits). Elles sont en stabulation de la mi-novembre au début avril, puis « tournent » sur les prairies.

Dans cette parcelle environ 20 vaches allaitantes avec leur veau et le taureau (qui vient des environs de Limoges)

Le taureau : … sans commentaire (heureusement que François était avec moi dans la parcelle)

Les veaux : Pour éviter les problèmes de consanguinité, François achète un jeune taureau tous les 3 ans. Le jeune taureau sera au pré avec les génisses pour les six mois d’été où… il jouera son rôle de taureau. François attend que les génisses aient 2 ans pour les mettre à la reproduction. Les vêlages se font plutôt en stabulation pour une simplicité d’action en cas de besoin et la surveillance au départ.

Les veaux sont bien sûr élevés sous les mères ;elles sont aidées par des nourrices sympas : Deux Brunes des Alpes et deux Jersiaises qui nourrissent les veaux des Limousines en plus de leur veau.

François a choisi ces espèces car leur lait est parfait pour les veaux sous la mère (riche en protéïnes et en matière grasse)

Les naissances se font majoritairement en mars (80%). Quelques naissances plus tardives (possible jusque fin septembre) permettent un échelonnement de la vente. La vente du veau a lieu vers 4,5 à 6,5 mois. Au mois de mai, il y a déjà eu environ 30 vêlages.

Les génisses :

Ce sont les vaches qui n’ont pas eu de veau.

Cherchez l’intrus !

Les vaches : Ce sont les bêtes qui ont eu un veau. François leur fait faire leur premier veau à partir de 3 ans.

Les vaches de réforme

(Celles destinées au colis de viande) Elles sont choisies en fonction de leur âge, capacité à vêler, ou autres problèmes particuliers La courbure du dos, les épaules, l’arrière-train, sont des critères permettant de sélectionner une bête à maturité, prête pour la vente.

Il n’y pas de problème d’échelonnement au cours de l’année.

Quecy, la jument Quecy, jument de race bretonne ( type postier léger) est arrivée sur la ferme cette année. Elle a trois ans. Le projet est d’acheter du matériel pour les travaux de la terre ( labourage, herse, passage de houe, buttage…)

Deux petits cochons Ils sont nourris deux fois par jour d’un mélange de féveroles (légumineuse fournissant les protéines) épeautre, avoine (céréale fournissant les glucides)…

Eh oui… objectif cochonnaille !

Les prairies 

Ce sont des prairies semi permanentes Le semis se fait avec des graminées variées et des légumineuses (trèfle rouge) . Ce premier semis ne présente que des avantages : il est productif dès le printemps pour l’alimentation (sans inconvénient de météorisation - gonflement - possible comme avec la luzerne). Il enrichit la terre en azote naturel par broyage sur place… et il est très joli à la floraison. Cette prairie va permettre l’amélioration des sols sans apporter d’excès d’azote ; on reconnaît les prairies de François à l’œil par une grande variété de plantes « courtes »mais « costaudes » et peu de plantes « indésirables » (chardons, ravenelles) Un équilibre s’installe entre les espèces végétales en réponse à un équilibre du sol ; l’année suivante, il y a moins de trèfle rouge mais du trèfle blanc.

Dans la vallée, François a aussi des prairies naturelles . Le suivi repose sur une observation attentive des différentes plantes indicatrices des sols. Ces plantes (chardons, ravenelles, orties …) indiquent le plus souvent un déséquilibre. Suite à la présence des animaux pendant les six mois de printemps et d’été, François passe l’ébouseuse (herse étrille), pour éclater les bouses, détruire d’éventuels parasites et broyer les restes de végétation. Le repos des sols l’hiver ainsi que la faible densité, permettent au sol de moins se compacter et donc d’être moins favorable au développement excessif de certaines espèces.

La règle est le respect du sol en tant qu’organisme vivant. 

La nourriture des sols En autonomie sur l’exploitation ! A partir du fumier des vaches riche en azote (bouses) et en carbone (paille), François fabrique un compost qui au bout d’une année est disponible pour épandre sur ses champs.

La nourriture des vaches Même principe d’autonomie : toute la nourriture vient de l’exploitation. En été, les vaches mangent l’herbe des prairies, il faut compter 1 ha par bête. En hiver, La nourriture se compose du foin récolté sur l’exploitation, d’un mélange céréale-légumineuse (pois ou féveroles, avoine et triticale, le tout semé en même temps) et quelques betteraves pour compléter.

Et le cercle est bouclé. Le sol nourrit les vaches et les vaches nourrissent le sol. Y suffisait d’y penser et de respecter un équilibre ! Pas de recherche de rendement excessif, pas d’intrant donc pas de dépense excessive non plus !

PLUS ON FAIT DE L’INTENSIF, PLUS IL Y A DE PROBLEMES LA REGLE DE BASE : SURVEILLER, PREVENIR

Les cultures Le mélange céréales légumineuses : 3ha pour l’alimentation des bêtes en stabulation 

Les betteraves fourragères : 0,7 ha pour la nourriture animale. Les plants seront repiqués à la planteuse début juillet. Cet aliment sera utilisé pour la période d’engraissement hivernal.

Les pommes de terre : 1 à 2 ha. Le désherbage est mécanique ou manuel en cas de « débordement ». La gestion des doryphores se fait par un traitement bio qui cible les larves ( NOVODOR )

Le sarrasin :2,5 ha. Suite à un semis de lupin saccagé par les corbeaux qui « boulottaient » toutes les graines germées, essai d’une culture de sarrasin (utilisation éventuelle par Aurélien Mabit, le producteur de galette de l’AMAP)

Le blé : 5 ha. Destiné à la vente directe sous forme de farine (pour l’instant transformé chez … A l’étude achat d’un moulin de type « Astrie » … affaire à suivre….


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